Témoignage de Nicolas Sainte Beuve, agriculteur dans l’Oise « Il faut toujours être attentif pour s’adapter »
Installé depuis plus de vingt ans à Rouvillers (Oise), Nicolas Sainte Beuve essaye de raisonner au mieux son désherbage. Un assolement diversifié et un traitement dès février en sortie d’hiver font partie de ses techniques pour lutter contre les mauvaises herbes.
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« Comme je privilégie les rotations longues, avec du blé tous les deux-trois ans, alterné avec des betteraves, des pommes de terre ou des légumes plein champ selon les années, je n’ai pour l’instant pas une pression trop forte. J’ai encore peu de problèmes de graminées résistantes », indique Nicolas Sainte Beuve qui cultive 283 hectares à Rouvillers, dans l’Oise. Cet agriculteur observe toutefois une évolution de la flore avec un développement de graminées, notamment ray-grass et agrostis, et de certaines dicotylédones telles que l’amarante. « Il faut toujours être attentif pour s’adapter et mettre au point les programmes les plus adéquats. »
Nicolas Sainte Beuve observe beaucoup
ses terres. (© Terre-net Média)
Le dosage dépend des conditions
Une de ses astuces est de désherber très tôt à la sortie de l’hiver, en février. « Quand les conditions sont réunies, c’est vraiment efficace car les adventices ne sont pas encore trop développées, observe Nicolas Sainte Beuve. Il faut un sol humide, une bonne hygrométrie, et pas de gel les jours précédents. Une température de 4 ou 5 degrés suffit. »
Il arrive même parfois à réduire les doses de 20 à 40 %. « Tout dépend des stades de développement et des conditions. Quand il y a du ray-grass c’est plus limité car il faut vraiment la dose adéquate pour l’éradiquer. Et quand on traite mi mars, le sol est plus sec et les températures plus élevées donc il vaut mieux aussi faire des doses pleines. »
Absolu en février, Bofix fin avril
Il sème le blé sans labourer mais ses terres le sont quand même régulièrement grâce aux cultures de betteraves et pommes de terre. (© Terre-net Média) |
Lors de la pulvérisation, il a réduit la quantité d’eau par hectare de 150 à 80 litres et il ajoute en général des adjuvants pour gagner en homogénéité et en sécurité. « Varier les modes d’action est indispensable. Je vais d’ailleurs essayer d’alterner davantage les familles car on fait tous des sulfonylurées au printemps donc les résistances risquent d’augmenter. » Le désherbage est une réflexion sans fin…
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